A Saint-Ouen, au centre d’un axe entre le Parc des Princes et le stade de France, se trouve le stade Bauer. Inauguré en 1909, cette enceinte accueille l’un des clubs les plus mythiques de France : le Red Star. Maxo fidèle supporter des Audoniens nous raconte l’antre des Vert et Blanc.
Jour de match à Saint Ouen. Sur les balcons de la « Planète Z » on aperçoit les premières écharpes vertes et blanches. En bordure du stade Baueur, la célèbre cité HLM bâtie dans les années 70 fait partie intégrante du paysage du Red Star. A quelques minutes du début de la rencontre, les fans du club sirotent quelques bières. « Les supporters se retrouvent à l’Olympic, le seul bar qui fait face au stade, ou devant les épiceries alentours, raconte Maxo souvent parmi eux. L’ambiance est bon enfant, l’objectif c’est surtout de se retrouver avant d’aller pousser l’équipe. »
Sorti de terre au début du vingtième siècle (inauguré en 1909), le stade transpire l’histoire chargée du Red Star. Maxo ose la comparaison avec un mythique stade outre-Manche : « Bauer a un côté Craven Cottage dans l’architecture. Ce qui rend le stade encore plus atypique, on le découvre une fois que l’on prend place : il n’y a, jusqu’à aujourd’hui, qu’un seul côté du terrain qui accueil du public, sur la latérale du terrain. » Une influence anglaise peut-être tirée de la toute première rencontre au stade Bauer, contre les Old Westminsters (club amateur londonien), le 24 octobre 1909 (victoire 3-1 des locaux).
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« Une image populaire qui ne doit pas tomber dans le cliché »
Une fois en place dans les travées, le stade Bauer se révèle. « Dès notre entrée dans la tribune Rino Della Negra, on est partis pour 90 minutes de chants » se félicite Maxo. Dans cette tribune de 3 000 places, l’ambiance envoute le reste du stade. « Même si à ce jour le virage derrière le but gauche ainsi que la latérale en face sont désaffectés ou réservés au parcage visiteur et aux équipes TV » souligne l’abonné.


Cette ambiance particulière, le stade Bauer la doit également aux choix tranchés de ses partisans en matière de politique. « Au delà de l’aspect sportif et de l’ambiance en tribune, le club et son collectif de supporters se positionnent sur des sujets politiques et sociaux qui peuvent attirer un public plus sensible à ces causes » décrit Maxo. La politique au coeur des tribunes n’a pas toujours une bonne image. Mais ces avis donnent au contraire une bonne image du Red Star dans l’imaginaire commun. « Pour avoir vu des matches dans quelques stades, il faut noter que le virage du Red Star s’illustre notamment pour son vocabulaire choisi et surtout exclu. Je n’ai jamais entendu d’insultes, et encore moins homophobes, sexistes ou racistes de la part du kop ! » se félicite Maxo.
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« Le Red Star n’est pas l’anti-PSG ou une caution populaire pour bobo du 18ème »
Souvent comparé à ses voisins parisiens, le PSG et le PFC, le Red Star et son stade préfèrent miser sur leurs propres atouts : « Je ne pense pas que le club se targue d’être un anti-PSG comme le suggère souvent les médias, tempère Maxo. Il faut être réaliste, le Red Star existe à son échelle et n’a pas, encore, la prétention de venir concurrencer le voisin, même si on sent un attachement de plus en plus présent chaque saison. » Entré (ou ancré ?) dans la culture populaire, le Red Star jouit d’une renommée grandissante. Naturellement, les curieux affluent au stade Bauer. Maxo prévient : « Attention, il ne faut pas que ça devienne une ambiance instagrammable pour groundhopper en quête de sensations. Pour que l’ambiance perdure, il faut en être acteur, c’est la moindre des choses…« .
Une rénovation en cours pour Paris 2024
Le stade s’agrandit actuellement en prévision des jeux Olympiques de Paris 2024 et comptera 10 000 places. Toujours en conservant cette proximité avec le public et réduisant même l’espace avec les appartements de la Planète Z. « À mon sens le stade devait être rénové, pense Maxo. L’objectif étant de garder une image de stade à l’anglaise avec les tribunes en bord pelouse, à la différence des autres clubs franciliens, j’ai hâte de voir le rendu. En espérant que l’ambiance soit toujours là !«
Pierre Caron