Valentin, supporter du FC Metz depuis 2007, nous emmène visiter les travées du stade Saint-Symphorien. En pleine rénovation, l’enceinte existe depuis 1923 en Lorraine.
Le temps des récits au passé sera bientôt, on l’espère révolu. Sur nos derniers articles, les supporters racontent leurs souvenirs (plus ou moins récents) au stade. Des souvenirs qui remontent à maintenant plus d’un an. Pour celui-ci, faisons comme si le match s’était déroulé ce week-end.
Dimanche, trois heures avant le coup d’envoi. Les supporters Grenats échangent pronostiques, rires et chants au Troubadour, un des bars réputés de Metz. Parmi eux, Valentin, alias « Valou » pour ses amis, se fraie un chemin avec ses pintes. « Globalement, ça commence souvent par une bière ou deux… ou cinq, ça dépend des fois au Troub » confie le principal intéressé. Les mauvaises langues diront qu’il n’y a, de toute façon, que ça à faire à Metz. « Baladez vous dans la magnifique cité messine, vieille de 3000 ans, ça vaut vraiment le coup et ça permet de casser les clichés de la ville moche, grise et allemande » reprend Valentin.
Les litres d’houblon faisant effet, les fans messins s’en remettent à leurs pieds habitués au trajet vers Saint-Symphorien. « C’est une marche titubante pour la plupart du temps, le long de la Moselle, traversant le plan d’eau pour arriver au stade » décrit Valentin. Aux abords de l’enceinte, qui doit son nom à l’île sur laquelle elle est construite, notre groupe de supporters commence à rejoindre les autres spectateurs. « Cette fois on a un peu de temps pour prendre à manger au Sandwich du supporter avant d’aller en tribune » se réjouit-il, « mais en réalité la plupart du temps on s’offre juste une bière chez Berné au pied du stade. C’est la brasserie qui fait le coin de St-Symphorien. » On aurait pu l’imaginer.

Inauguré en 1923, le stade Saint-Symphorien est le plus grand de Lorraine. Il deviendra même le second plus grand de la région Grand-Est à la fin de sa rénovation. « On a (enfin) droit à une nouvelle tribune qui prend place sur la sud qui datait des années 60, explique Valentin. Avec ça, deux angles pour rallier les tribunes Est et Ouest. Et plus tard, viendra un espèce de coffrage pour enrouler tout le stade. » La capacité augmentera à 30 000 places, de quoi entrer dans les normes FIFA pour les matchs internationaux.
En arrivant à l’intérieur, nos supporters distinguent les quatre tribunes bien distinctes les unes des autres. C’est une des particularité de Saint-Symphorien. Valentin poursuit la description : « Les tribunes n’ont aucunes similarités sauf les toits de la Ouest et de la Est, mais aucune n’a le même nombre de niveaux ni les mêmes sièges, ce qui rend l’aspect global très brouillon comme pouvait l’être à l’époque le stade à Rennes. J’aime beaucoup le Roazhon Park et je suis content parce que ça y ressemblera un peu. Surtout qu’on va ENFIN uniformiser les sièges après tant d’années à râler. »

« A Metz c’est tout ou rien »
Une fois tous les supporters installés dans les différentes tribunes, la plupart dans l’un des deux kops derrières les buts (Groupe Populaire Ouest ou Horda Frenetik), le match peut commencer. Et il faut préciser que l’affiche est importante. « On a des influences anglaises et allemandes, donc il y a cette culture ultra allemande avec un stade capable de pousser d’un coup d’un seul, affirme Valentin. Mais à Metz c’est tout ou rien. Soit ça va être extraordinaire parce que le public aime l’équipe et s’investit, soit c’est vraiment la mort.«
Cette ambiance à deux vitesse peut s’expliquer par les résultats du FC Metz, souvent à cheval entre Ligue 1 et Ligue 2. « Bien sûr l’ambiance est incomparable avec les gros publics comme l’OM ou Sainté, même Paris… » reprend-il, avant de poursuivre sourire aux lèvres : « Mais sur des affiches contre Lens, ou Nice qui est un club ami de Nancy ça sera top. D’ailleurs je me souviens encore de la victoire contre l’ASNL pour le premier derby en 5 ans. C’était en 2013, victoire 3-0 en L2. On devait être 30 000 dans les stade, il était très facile de rentrer avec des réimpressions de billets à cette époque et on en a un peu abusé… »
« Globalement Metz est un club familial et ça se retranscrit au stade, il y a de tout. L’ambiance avant le match aux alentours du match est très chaleureuse. On peut retrouver une excellente atmosphère dans le stade, ce qui se ressent sur la pelouse grâce à la proximité des tribunes » résume Valentin, abonné depuis dix ans à Saint-Symphorien.
Bientôt centenaire (il a été ouvert en 1923), le stade du FC Metz a traversé les époques. En toute logique, il a subi la seconde Guerre Mondiale. En effet, occupée par l’Allemagne nazie, la région grand-est n’a pas été épargnée. Le stade messin n’échappe pas à la règle, puisque peu avant leur départ, les occupants nazis décident d’inonder entièrement l’enceinte. Il faudra attendre 1945 pour que le stade soit réhabilité et capable d’accueillir à nouveau des matchs.
Pour d’autres anecdotes de ce style : 20 fun-facts sur les stades de Ligue 1 (part II)
Pierre Caron