Avec près de 600 matchs au compteur, Sylvain, 40 ans, est supporter du RC Lens. Il a eu la chance de visiter les deux versions du stade de Wembley. Pour suivre les Sang et Or en 1998, puis plus tard avec l’équipe de France. Il nous raconte ces expériences.
« Se retrouver à Wembley pour encourager son équipe de coeur, ça n’arrive qu’une fois dans une vie ! » Fidèle supporter du Racing Club de Lens, Sylvain ne s’y trompe pas : vivre un match dans ce stade mythique est un rêve. Habitué du stade Bollaert où il est abonné depuis 1994, Sylvain découvre Wembley en 1998, alors que les Sang et Or s’en vont défier Arsenal en Ligue des Champions. « Le déplacement était organisé par le club, se souvient le Lensois, 150 bus ont été réquisitionnés pour acheminer près de 8000 supporters en direction de Londres. » La veille du match, Guillaume Warmuz, alors gardien du RCL exprime sa joie de jouer à Wembley : « Arsenal au tirage, c’est déjà un cadeau formidable, c’est le top en Europe. Le deuxième cadeau, c’est de savoir qu’on va jouer à Wembley parce qu’Highbury est trop petit. C’est purement exceptionnel.* » Les milliers de fans lensois vont dans le même sens, Sylvain en tête : « Wembley c’est une histoire de magie c’est unique ! »
Une fois le court déplacement entre le Pas-de-Calais et la capitale britannique effectué, les Sang et Or découvrent l’enceinte inauguré par le Roi George V en 1924. « D’extérieur Wembley est déjà mythique. Même si c’est l’antithèse des stades britanniques ! Ces deux tours sont un vrai symbole, des éléments vraiment marquants ! Il n’est pas très haut et avec sa façade en béton et en briques, un peu à l’ancienne, il ne paraît pas si imposant. L’ancien Wembley avait des airs d’Hempden Park à Glasgow » compare Sylvain.


Pour ce combat face aux hommes d’Arsène Wenger, les Lensois s’apprêtent à jouer devant près de 80 000 personnes. L’occasion aussi de découvrir le coeur de cette enceinte historique, qui pouvait accueillir à ses débuts plus de 120 000 supporters. « Paradoxalement le Wembley de 1998 paraissait plutôt vétuste, même si son Histoire lui laissait une vraie jeunesse permanente, décrit Sylvain. Comme son ‘jumeau’ écossais les toitures pointent vers la pelouse. Les tribunes ont une architectures très évasée, alors quand on se retrouve en haut des gradins, cela donne le sentiment d’être assez loin de la pelouse. Encore une fois, loin de l’idée du stade anglais. » Pour l’Histoire, le RC Lens s’impose 1-0, devenant le premier club français à s’imposer sur la pelouse de Wembley.
Nouveau look pour une nouvelle Histoire
Après plus de 80 ans de loyaux services, le stade de Wembley connaît un renouveau quasi-total pour une livraison en 2007. A cinq ans des Jeux Olympiques à Londres, en 2012, l’enceinte fait peau neuve et augmente sa capacité à 90 000 places assises, faisant du « New Wembley » le second plus grand stade d’Europe, derrière le Camp Nou (Barcelone).
Le « New Wembley » est à l’Angleterre, ce que le Stade de France est à l’Hexagone. Il représente LE stade de l’équipe nationale, en plus d’accueillir les finales de coupes des clubs. Sylvain a pu visiter la nouvelle version de Wembley en 2012 pour un Angleterre-France : « C’est un tout autre genre. Il a perdu l’identité du premier Wembley mais c’est un vaisseau incroyable. Il garde une identité ‘So British’. Mais il n’a pas ces quatre tribunes bien distinctes qui me sont chères, propres aux stades anglais (similaire au stade Bollaert, ndlr)… D’ailleurs je trouve que les Anglais basculent dans des stades sans forte identité avec une architecture assez commune. »
(Re)Lire : White Hart Lane, c’était l’âme de Tottenham
L’ancien Wembley a accueilli la première victoire (et la seule à ce jour) en coupe du Monde des Three Lions, il fût également le théâtre de l’Euro 1996 en Angleterre. Le nouveau a débuté son Histoire avec les JO 2012. Il accueille aujourd’hui les matchs de l’Angleterre et demeure une des vitrines du sport anglais, son imposante arche permettant notamment la diffusion de messages. Ce fût notamment le cas le 17 novembre 2015, quatre jours après les attentats du 13 novembre à Paris. Le stade mythique scintillait aux couleurs de la France (voir ci-dessus), en hommage aux victimes. La classe à l’anglaise, à l’instar de son stade, avec une Marseillaise mémorable, entonnée par les 80 000 spectateurs présents.
Wembley continuera d’écrire son histoire avec l’Euro 2020 l’année prochaine. « J’ai la chance d’y retourner pour l’Euro avec un prometteur Angleterre – République Tchèque » se félicite Sylvain. L’enceinte accueillera notamment les deux demi-finales et la grande finale de cette édition.
*Propos recueillis par So Foot
Photo de Une : ©Paul Hackett/Reuters
Pierre Caron
1 réflexion au sujet de “« Wembley est mythique même en étant l’antithèse du stade anglais »”