Dans un pays où le football est appelé ‘soccer’, les stades américains parviennent quand même à faire la part belle au ballon rond. Guillaume, 29 ans, a visité pour nous le stade des Los Angeles Galaxy, alors appelé le StubHub Center.
Football américain, basketball, baseball, puis soccer… D’après une étude établie par l’institut de sondage Gallup, les Américains classent notre football seulement au quatrième rang parmi leurs sports favoris. Mais la popularité du ballon rond tend à grandir au fil des années, notamment grâce aux efforts consentis par la Major League Soccer (MLS) pour attirer plus de monde. Ces derniers temps, plusieurs grands joueurs ayant évolué dans les grands championnats européens se sont exportés outre-atlantique pour mettre un peu de lumière sur ce championnat. « Kaká, Giovani Dos Santos, Steven Gerrard, Robbie Keane… j’ai vu du beau monde pour mon premier match au StubHub Center » raconte Guillaume qui a passé plusieurs années à Los Angeles.
Des anciens de Liga, de Serie A, de Premier League ou même de Ligue 1 pour attirer les foules au stade. La technique a fait ses preuves, puisque d’autres noms comme David Beckham ou Zlatan Ibrahimović ont définitivement marqué l’histoire des Los Angeles Galaxy. Une statue hommage du milieu de terrain anglais trône même sur le parvis du Dignity Health Sports Park, nouveau nom du stade depuis 2019.
Guillaume tente l’aventure ‘soccer’ pour une affiche contre Orlando City en 2016, lui qui est habitué au football européen. « Pour la plupart des Américains, le ‘soccer c’est un sport de filles’, raconte-t-il amusé. Après un périple avec le trafic non stop de LA, quand tu arrives au stade c’est une ambiance complètement différente. Il y a une mini fête foraine. Des activités en tout genre comme des tirs de penalty, des concours de jongles, et même des tests pour rentrer à l’Academy des Galaxy et ce sans restriction d’âge ! Au milieu de tout ce beau monde, la mascotte de l’équipe salue les supporters et prend des photos. »
Une ambiance familiale où chaque supporter peut se promener avec le maillot de son équipe sans animosité, loin du folklore proposé dans certains clubs d’Europe. « À l’extérieur quasiment tous les supporters avaient des maillots des Galaxy, ou des Lakers. Ça c’est important aux US, tu supportes ta ville plus qu’un club » souligne Guillaume. Ouvert en 2003, le stade dispose d’une capacité de 27 000 places. A l’origine il est construit exclusivement pour le football, même s’il accueille parfois d’autres événements. « Vu de l’extérieur le stade ressemble à une aile volant au dessus de stands de nourriture et de panneaux publicitaires. Car entre mon arrivée dans le parking et le stade il y avait plein de petites boutiques montées pour l’occasion. Par contre, une fois cette muraille de la consommation passée on découvre un stade assez élégant mais paraissant plus que petit ! » Publicité, surconsommation, excentricité, naming (le stade a déjà changé trois fois de nom depuis 2003, ndlr), le folklore à l’américaine.

Ambiance familiale et show à l’américaine
Sur le parking du stade, des barbecues ameutent les supporters. « Le chef derrière son grill offre volontiers ses grillades. J’ai eu mon burger gratuit, c’est un très bel état d’esprit, une belle fête ! » retient le néo-supporter des Galácticos. A l’intérieur de l’enceinte, les spectateurs continuent leur picnic sur la parcelle de pelouse surplombant les gradins. « D’ailleurs lors de mon passage il n’y avait pas de sièges comme chez nous en Europe, mais des bancs. se souvient Guillaume. Vu le gabarit de certains supporters j’ai vite compris le pourquoi de la chose… »
« À l’intérieur, le stade paraît très simple au premier regard. Une tribune double d’un côté, simple en face. Le terrain est entouré d’une espèce de bande de sable et la pelouse n’est pas tout à fait rectangulaire. Mais le terrain est parfaitement visible de toutes les tribunes » poursuit-il. Le spectacle sera sur le pré, avec l’avant-match, puis l’opposition entre Los Angeles et Orlando. Pour l’anecdote, L.A l’emporte 4-2 ce jour-là. « Le soccer est plus axé ‘show’ qu’en Europe. C’est tout pour l’attaque. Aux US il faut un gagnant et un perdant, ils n’aiment pas les matchs nuls… reprend Guillaume. Pendant tout le match ils mettent le public à contribution avec des cadeaux à gagner par exemple. L’avant-match marquera presque même plus les esprits que la rencontre. L’affiche a lieu un 11 septembre. « Et là, tout le stade était debout la main sur le coeur pendant l’hymne national, raconte le Français. Un drapeau géant sur la pelouse tenu par des militaires, des feux d’artifices, et des avions de chasses à la fin de l’hymne… Après cette cérémonie, les spectateurs étaient super motivés ! Alors que pendant le match, pour le show, ils ajoutent de la musique lors des buts et des bruits de supporters sortent des haut-parleurs pour faire comme si il y avait plus d’ambiance. »
Les stades de football prennent petit à petit plus de place dans le paysage américain. Chaque club essaye de forger son identité. « A Los Angeles, les couleurs du club étaient présentes sur des drapeaux et les immenses écrans du stade. Mais le principal signe distinctif du StubHub Center ça reste ces places sur la pelouse, surplombée par ses grands palmiers, un peu à l’image des arches du stade Louis II à Monaco » compare Guillaume. En MLS, il ne faut pas s’attendre à un niveau technique exceptionnel, on assiste plus à un spectacle qu’un match de foot. Mais c’est une expérience à vivre »
Guillaume tient aussi à souligner la différence d’accessibilité entre les Etats-Unis et l’Europe en général. Il s’est vu offrir un maillot par Steven Gerrard en fin de match. « C’est vraiment une bonne personne, il était super sympa avec tout le monde ! Robbie Keane est passé vite fait après le match en faisant quelques high five aux supporters. La proximité avec les gens montre vraiment cet aspect familial. »
Pierre Caron
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