Dans les pas de son père, Cécile, 17 ans, supporte le SCO Angers assidument depuis 2015. Elle nous fait vivre le stade Raymond-Kopa au plus près.
« La mine, c’est ce qui fait que je jouais beaucoup au football. Je dirais presque que le football m’a sauvé. Il m’a permis de sortir de cette mine, quand je suis devenu joueur professionnel » racontait Raymond Kopaszewski, alias Kopa, dans une interview. Ses débuts en pro, l’international français aux 45 sélections les fait à Angers, dans l’Ouest de la France. Peu après la mort de celui que l’on surnommait Napoléon, le maire d’Angers propose symboliquement que le stade du SCO, alors stade Jean-Bouin, soit renommé stade Raymond-Kopa. Un héritage porté aujourd’hui par une équipe angevine avec des ambitions. « L’équipe joue de mieux en mieux et le club est de plus en plus ambitieux, raconte Cécile supportrice du SCO. Je pense que ça peut réellement changer la ferveur du stade dans quelques années. »
Avec le nom du ballon d’or 1958, le stade d’Angers dispose d’un patrimoine à qui il faut faire honneur. Pourtant l’infrastructure n’impressionne pas Cécile : « De l’extérieur on ne peut pas dire que Raymond-Kopa fasse rêver. Pour moi il n’est pas bien mis en valeur, il se trouve en plein milieu d’un carrefour, il est entouré d’une piscine municipale et de grands murs gris… » Un camouflage non désiré, contrastant avec les stades modernes, bâtis pour impressionner. « Pour les gens qui ne connaissent pas Angers, on soupçonne difficilement un stade de Ligue 1 » rajouté Cécile. Ouvert en 1912, le stade a depuis connu plusieurs rénovations, mais plutôt à l’intérieur, sur les tribunes notamment.
« Les kops s’efforcent de réveiller le stade, mais ce n’est pas facile »
Une fois l’aspect extérieur trop classique oublié, il est temps de franchir les portes du stade. Peut-être cliché tant cet adjectif « à l’anglaise » est utilisé pour de nombreux stades, le stade Raymond-Kopa correspond pourtant aux critères, comme le confirme Cécile : « Nous avons un stade a l’anglaise, rectangulaire avec des tribunes assez proches de la pelouse, ce qui intensifie l’atmosphère des matchs car nous sommes au plus près des joueurs. Nous avons également une des meilleures pelouse de l’élite, un véritable billard. » Un beau gazon fait forcément partie des caractéristique d’un stade à l’anglaise. Rien d’étonnant alors à ce que la pelouse hybride adoptée en 2016 soit classée à une honorable 7ème place au championnat des pelouses de la LFP pour la saison 2019-20.
Avec la dernière rénovation en cours, le stade Raymond-Kopa devrait atteindre les 20 000 places d’ici 2022. « Cela reste un petit stade avec quelques 18 000 places, mais ça s’accorde bien avec l’esprit du club et son projet, qui est de grandir lentement tout en restant modeste, estime Cécile. Personnellement, je trouve ce stade magnifique, mais c’est sans doute dû au fait que c’est celui de mon club de coeur. *rires* » Emmenée au stade par son père depuis toute petite, Cécile a pu jauger l’ambiance au fil des années. De retour en Ligue 1 depuis 2015, les Angevins peinent encore à convaincre pleinement leur public. « Nous avons 2 kops principaux dans la tribune Coubertin (Les magics et le KDLB), qui chantent pendant 90 minutes et s’efforcent de réveiller le stade, mais ça n’est pas chose facile… souligne celle qui prend parfois place aux côtés des Ultras. Lorsque notre équipe va de l’avant et est en réussite, on peut vraiment avoir une belle ferveur dans tout le stade, et c’est vraiment beau. Par contre, lorsque les joueurs sont en difficulté , le stade a du mal a s’enflammer.«
Malgré cette ambiance à deux vitesses, le stade correspond parfaitement aux Noirs et Blancs selon Cécile : « Il représente un club modeste mais qui grandit petit à petit depuis plusieurs années et qui en surprend plus d’un dans ses résultats. A l’image du club, le stade est petit, mais de qualité ! » La finale de la Coupe de France en 2017 (perdue contre le PSG 0-1, ndlr) témoigne de la progression du XI de Stéphane Moulin, à la tête du club depuis 2011. « Je pense que ça peut réellement changer la ferveur au stade dans quelques années. En attendant les supporters passionnés répondent toujours présents en tribune » ajoute la jeune supportrice.
C’est dans ce stade que j’ai pris conscience que le foot avait une portée incroyable. Lors d’un Angers-Le Mans (4-0), j’ai été impressionnée par l’engouement et la solidarité qu’il pouvait y avoir dans le stade entre ces milliers de parfaits inconnus, dont le seul point commun était leur équipe de coeur. L’atmosphère de ce match était incroyable.
Pierre Caron
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