France, Vos stades

P-M : « À la Beaujoire et nulle part ailleurs ! »

PM, 27 ans, a grandi en plein développement du jeu à la Nantaise. C’est alors tout naturellement qu’il a suivi son père au stade de la Beaujoire. Il nous fait découvrir l’antre du FC Nantes.

« Un stade, aussi beau soit-il à travers l’image, a besoin d’une ambiance, il a besoin de chaleur » Les mots sont de Jean-Claude Suaudeau. L’ancien entraîneur du FC Nantes inaugure alors, avec son équipe, le nouveau stade des Canaris : La Beaujoire. « Sur les vingt dernières années on a connu toutes sortes d’ambiances, raconte PM, supporter nantais. « De l’euphorie d’un titre, à la mise a la porte d’un entraineur qui a marqué le FCN (Raynald Denoueix) puis on a connu des années de purges footballistique en L2.« 

Champion de France pour la huitième fois de son Histoire en 2001, le FC Nantes connaît depuis des hauts et des bas. PM se risque à une métaphore : « Actuellement, l’ambiance pourrait être comparée à un soufflé que tu sors du four. Ça gonfle et après ça se rapetisse. » En proie à plusieurs conflits internes avec la direction notamment, les supporters les plus fidèles se désolent de la situation, qui se ressent dans l’ambiance au stade. « Maintenant on vient un peu au stade en mode « robot », c’est mécanique, il n’y a plus ce petit plus, cette petite flamme » traduit PM.

« Elle est belle notre Beaujoire »

« A droite ? à gauche ? Tu ne sais plus où poser les yeux… » PM se souvient de sa première à La Beaujoire. A l’approche de ses dix ans, son parrain l’emmène au stade pour un FC Nantes – FC Sochaux. Il s’apprête alors à découvrir ce qui deviendra sa seconde maison. « Arrivés sur le parvis du stade, grosse foule, on s’arrête chez un commerçant ambulant, ça sent bon la frite » se remémore-t-il. Direction la tribune Erdre. « La première sensation qui vient, c’est quand tu montes les quelques marches qui te permettent d’entrer réellement dans le stade, tu entends la foule, la sono, mais tu ne sais pas ce qui va se passer. Mélange d’appréhension et d’excitation. Puis en entrant, tu vois cette immense tribune avec l’Océane (la plus grande tribune du stade, ndlr) en face de toi tu te dis ‘Whou mais c’est gigantesque’ !« 

Lire : Ce moment spécial : La première fois au stade

Avec son sandwich américain en mains, PM vit sa première vraie expérience de supporters. Presque 20 ans plus tard il retient toujours la présence des commerces ambulants : « C’est l’une des particularités du club et c’est dommage, cela a tendance à se perdre avec les nouveaux stades. » Avec du recul et ses nombreuses visites, il décrit l’enceinte : « La Beaujoire n’est pas un stade qui en impose au tout premier regard comme cela peut être le cas d’un San Siro par exemple. De l’extérieur on n’est pas intimidé. Mais cela est surement dû à son architecture voulu par Berdje Agopyan, un stade qui se confond dans le paysage. »

Une fois passés les portiques de sécurité, lorsque l’on se retrouve face à la Brigade Loire, il est temps de découvrir le coeur de La Beaujoire. « Le stade de l’intérieur est top. On peut se trouver dans toutes les tribunes possibles, dans n’importe quel recoin, on a une superbe vue. On a de magnifiques couchers de soleil, le stade est bien ouvert. Il n’y a rien à dire, elle est belle notre Beaujoire » s’extasie PM.

Le YelloPark au coeur d’un match entre supporters et dirigeants

Le Président du club, entre 1969 et 1986, Louis Fonteneau (dont La Beaujoire porte le nom), rêve d’une enceinte à la hauteur des performances du club, quatre fois champion de France entre 1973 et 1983. Les Canaris quittent alors le stade Marcel-Saupin, datant de 1937, pour La Beaujoire, inaugurée le 8 mai 1984. Dans ce stade, le FCN vit de belles histoire et atteint notamment la demi-finale de la Ligue des Champions en 1996. Alors quand l’actuel président du club, Waldemar Kita planche sur le projet d’un nouveau stade en 2017, les irréductibles nantais sont dubitatifs. « Cela a donné lieu à un vrai match entre deux camps, explique PM. D’un côté des passionnés qui ne veulent pas voir leur stade détruit et des riverains qui manifestent leur désaccord, de l’autre deux grosses entreprises appuyées par la Mairie. »

Si le « YelloPark » a définitivement été enterré, l’idée d’un nouveau stade est toujours dans la tête du président Kita. Par la voix de Johanna Rolland, la métropôle nantaise a déclaré que le nouveau stade pourrait voir le jour à condition qu’il ne coûte « pas un euro d’argent public. » « Si on explique réellement aux gens ce qui se passe depuis plusieurs années au sein du club, si on les met devant le fait accompli qu’un nouveau stade serait potentiellement plus dangereux pour le club et la bourse des supporters, la donne changerait » affirme PM par rapport aux supporters favorables à « un stade à destination du foot business*. »

« À la Beaujoire et nulle part ailleurs ! On a encore pas mal de pages à écrire avec cette enceinte » clame PM.

*Toujours selon les mots de Johanna Rolland


Pour revenir sur l’ambiance à La Beaujoire, PM retient plusieurs époques positives avec le travail de la Brigade Loire : « On a eu des ambiances de feu lors des années post remontée avec Michel Der Zakarian, des Nantes-Evian ou Sochaux ou tu ressors totalement aphone, tellement tu t’es donné, tellement la Tribune Loire s’est donnée. Il y a toujours cette ferveur, pourtant il manque très peu de choses pour relancer la machine, parce qu’« On est Nantes p*tain »« 


Pierre Caron

2 réflexions au sujet de “P-M : « À la Beaujoire et nulle part ailleurs ! »”

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