Fan de Tottenham depuis près de vingt ans, Guillaume a visité à plusieurs reprises l’ancien stade des Spurs, le renommé White Hart Lane. Avec une pointe de nostalgie, il raconte le stade qui a laissé place au Tottenham Hotspur Stadium.
« Un peu comme Highbury, White Hart Lane rend votre journée spéciale. Il faut s’attendre à un rythme effréné sous des chants incessants. » Arsène Wenger, ancien entraîneur d’Arsenal, l’ennemi juré de Tottenham savait à quoi s’attendre avant chaque North London Derby.
En se remémorant White Hart Lane, Guillaume, tombé amoureux du Tottenham de Robbie Keane dans les années 2000 devient nostalgique. « Tu arrivais, tu achetais le programme du match, même si tu ne parlais pas anglais. Tu devais te glisser dans des tourniquets étroits sans perdre ta patate chaude au fromage. » Bienvenue en Angleterre, terre de football. A White Hart Lane, on ne s’attarde pas sur l’architecture extérieure, « ça ressemblait étrangement à un grosse usine anglaise en brique rouge » décrit Guillaume.
Le spectacle commence réellement à l’intérieur du stade, après un bref coup d’oeil sur les multiples écrans affichant les cotes des bookmakers. « Pour l’ambiance ça dépendait vraiment des adversaires. Ça pouvait être bon enfant sur certains matchs, se souvient Guillaume. Mais quand tout le stade se met à chanter « Oh when the Spurs » C’est juste impressionnant. Le stade était un stade fermé du coup ça résonnait pas mal. »
« Pour moi White Hart Lane c’est le vintage moderne »
Inauguré au nord de Londres en 1899, White Hart Lane, représente l’exemple type du stade à l’anglaise. Un stade fermé, une capacité limitée (36 310 places) et surtout des tribunes proches du terrain. « Les premiers rangs devaient sentir la pelouse et percevoir le sentiments des joueurs, raconte Guillaume. Puis tu as ces sièges bleus qu’on ne peut pas oublier. » A l’heure où les stades sont optimisés au maximum pour la visibilité télévisuelle et des supporters, l’ancienne antre des Spurs avait une autre particularité : « Des poteaux de maintien au milieu des tribunes qui limitaient clairement le champ de vision du supporter placé derrière » se souvient Guillaume, amusé.
Pourquoi « White Hart Lane » ? Ce nom s’expliquerait par la présence des cerfs à cou blanc du Roi d’Angleterre à l’endroit où le stade a été bâti, à côté d’une rue déjà prénommée ainsi. Une référence supplémentaire à l’Histoire, puisque le logo du club, un jeune coq prend son origine dans les combats de coqs menés par Henry Percy (surnommé Henry Hotspur), un noble anglais. Le coq trônait fièrement sur la devanture de White Hart Lane. Une bonne dose d’Histoire pour un stade datant de la fin du XIXème siècle. « Dans mes souvenirs pour un stade de 1899, il était déjà très moderne, explique Guillaume. Les petites entrées avec les tourniquets typiques anglais avaient été équipées de contrôles tickets électroniques. Tu sentais qu’il vieillissait mais il dégageait une atmosphère que je n’ai jamais retrouvé dans un stade. Et pour moi White Hart Lane c’est le vintage moderne. J’adorais. »
A l’heure du départ, l’immense tristesse
En 2016 le board de Tottenham vote la construction d’un nouveau stade. Celui-ci doit remplacer White Hart Lane. Autrement dit, il doit être détruit. Une triste nouvelle pour tous les supporters Lilywhites. Lors du dernier match contre Manchester United, le 14 mai 2017, les légendes du club viennent saluer une dernière fois le stade.

« C’est très compliqué à expliquer.. car certains ne comprennent pas comment un supporter peu s’attacher à un bâtiment, assène Guillaume. Ce stade je voulais le faire connaître à mon futur enfant et qu’il tombe amoureux comme moi. C’était l’âme de Tottenham. Tout le monde était triste, ça a fait quelque chose à tout le monde. »
Guillaume n’a pas encore visité le Tottenham Hotspur Stadium (Thank to Covid-19). En attendant, White Hart Lane reste numéro un parmi les stades qu’il a visités : « En Angleterre j’ai fait Upton Park (West ham), Wembley, Craven Cottage (Fulham), Emirates stadium (Arsenal). Plusieurs stades en France de Gaston-Petit (Châteauroux) à Pierre-Mauroy (Lille). Et le stade de la Luz (Benfica Lisbonne) au Portugal. Mes meilleurs souvenirs sont en Angleterre. »
Pierre Caron
©Photo entête @GautierStangret
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