A l’occasion d’un séjour à Naples, impossible pour moi de ne pas faire un saut au mythique San Paolo, seconde maison de Diego Maradona. J’ai assisté à Napoli – Fiorentina.
Le football n’est pas une science exacte, il est même lunatique. Il y a les bonnes et les mauvaises périodes. Le Napoli traverse une de ces mauvaises passes lorsque j’ai l’occasion de mettre les pieds au San Paolo pour la première fois. Les Partenopei restent sur deux défaites contre l’Inter (1-3) et la Lazio (1-0) en championnat avant de recevoir la Fiorentina. La mauvaise spirale sportive s’ajoute aux luttes internes entre le président De Laurentiis et ses joueurs. Les cadres ne répondent plus présent et Gennaro Gattuso, le remplaçant de Carlo Ancelotti a du mal à redresser la barre.
Cette ambiance se ressent déjà à l’approche du San Paolo. De l’extérieur, le stade de 55 000 places ne laisse rien transparaître. C’est une enceinte classique. Une fois les contrôles de sécurité passés, la simplicité règne. Du gris, du béton et le strict minimum en terme d’indications. Le contraste est saisissant avec l’amour du club révélé à chaque coin de rue de Naples.

L’entrée est proche, je retrouve la petite appréhension des nouvelles découvertes. Cette sensation lorsque l’on monte les marches avant que l’antre ne se dévoile. Mais à une petite heure du coup d’envoi, les travées sont désertes, symptomatiques du climat actuel. Les Florentins, déjà parqués dans un angle du stade donnent de la voix pour soutenir leurs joueurs à l’échauffement. Quelques applaudissements accompagnent aussi les locaux à leur entrée sur le pré. A cette heure-ci, l’emblématique speaker du San Paolo, Daniele Bellini, énonce les 22 acteurs de la soirée. Je ne l’entendrai malheureusement pas scander le nom d’un napolitain pour célébrer un but.
Dans un match de la peur, les deux équipes se procurent des occasions, mais la Fio’ sera plus réaliste. Chiesa en première mi-temps, Vlahovic à quinze minutes de la fin scelleront la victoire de la Viola (2-0). Le magnifique but du jeune serbe (19 ans) met fin aux espoirs des locaux, provoquant les premiers départs dans les tribunes. A la fête depuis le début, les supporters florentins, (qui n’ont pas oublié l’hommage à Davide Astori à la 13ème) se permettront même de chambrer les tifosi du Napoli.

Le football est lunatique et les supporters suivent la tendance. « It’s for the boss, De Laurentiis » me souffle mon voisin de gauche, lorsque des chants contre le président retentissent à quelques minutes de la fin. Le stade se vide petit à petit. Les banderoles sont décrochées alors que sur la pelouse les Bleus semblent désemparés. Ils sortiront sous la bronca des leurs, frustrés de ce non-match.
Le contexte est extrêmement important pour juger un stade, son ambiance, ses supporters, la qualité du match… Je n’ai pas vu le plus beau match de ma vie, mais j’ai découvert une belle enceinte, loin de tout ce que j’avais pu lire. L’état du stade ne m’a pas semblé si catastrophique, ni sale. En voyant la passion des Napolitains, même si c’était du mécontentement, impossible de ne pas imaginer l’ambiance qui peut régner dans ce stade mythique.
Pour le côté pratique, le stade est facile d’accès via le train qui vous pose à 500 mètres. Ce n’est pas difficile de trouver où aller. Le plus compliqué est de se procurer les places. Il faut -dans l’idéal- favoriser les points de vente officiels, disséminés un peu partout dans la ville. L’achat en ligne est impossible sans une carte d’abonné. Soyez prévoyants !
Pierre Caron
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